C’est une question qui revient souvent. Combien gagne un/une art-thérapeute (ou autre thérapie médiatisée comme la musicothérapie, danse-thérapie, dramathérapie, etc) ?
Cette interrogation relève du manque de légitimité ressenti par cette profession qui rencontre, en France, des difficultés à se faire entendre, à se faire comprendre et à se faire connaître (30 ans d’ancienneté, c’est encore trop récent non ?).
Dans ma quête de réponse, je suis tombée sur plusieurs documents officiels encadrant la rémunération des art-thérapeutes en milieu hospitalier.
Ce début de réponse permettra, je l’espère, à mes collègues de mieux négocier leur contrat salariée. Ou de se baser sur ce coefficient pour négocier leurs tarifs libéraux.
Ce début de réponse permettra, je l’espère également, aux structures nous employant de se baser sur des chiffres concrets et officiels. Voire même, pour certains établissements, de reconnaître la valeur de cette profession, qui ne se réfère pas à de l’animation ou de l’occupationnel, mais bel et bien à du soin. S’il faut en passer par l’argent pour le faire comprendre, pourquoi pas…
Mais trêve d’introduction et de suspens…
Un/e art-thérapeute titulaire d’un titre inscrit au RNPC (ou validé par la CPNE) est rattaché/ée au Coefficient 279 en début de carrière, 283 en fin.
La profession est liée à la fonction de Technicien :
« Niveau technicien
Article 91.2.2.1 bis, niveau I : emploi consistant, sous contrôle de l’employeur ou d’un personnel hiérarchiquement supérieur (agent de maîtrise ou cadre), à exécuter et/ou élaborer une ou plusieurs opérations ou tâches devant répondre à des exigences de technicité et de conformité impliquant une formation sanctionnée par un diplôme correspondant au niveau III ou IV de l’éducation nationale ou une expérience professionnelle équivalente d’au moins 3 ans dans la spécialité.
Le titulaire du poste, sous le contrôle de l’autorité médicale, est amené à exécuter des prescriptions médicales et des soins ou à participer, en raison de ses compétences et sur le plan technique, uniquement à la réalisation d’examens ou de traitements médicaux.
Le coefficient 279 est maintenu.
Le coefficient 283 est maintenu et les conditions d’accès à ce coefficient intermédiaire sont : le technicien doit mener à son terme une ou plusieurs actions de formation complémentaire en lien avec son emploi repère d’au minimum 180 heures. Ces formations peuvent être réalisées à l’initiative du salarié ou à l’initiative de l’employeur, mais dans tous les cas elles devront faire l’objet d’un accord de prise en charge par les dispositifs de financement de la formation professionnelle ou être prévues par le plan annuel de formation de l’entreprise.
Afin de prendre en compte les évolutions des niveaux de diplômes, induites par l’uniformisation de certains diplômes au sein de l’Union européenne, et notamment ceux relatifs aux soins apportés à la personne, les partenaires sociaux ont souhaité, au sein du niveau technicien, différencier le technicien du technicien spécialisé. » (sources en fin d’article)
Son salaire mensuel brut, au début de sa carrière, est donc de 1945€, brut annuel 24666€. En fin de carrière, son salaire mensuel brut sera de 1973€, brut annuel 25019€.
Cette grille de salaire s’applique aux établissements d’hospitalisation privée (cliniques et EHPAD).
Comme vous l’aurez surement remarqué, il est bien question de thérapeutes possédant un titre inscrit au RNCP.
Une incongruité me tracasse également. Dans le texte conventionnel il est fait mention « répondre à des exigences de technicité et de conformité impliquant une formation sanctionnée par un diplôme correspondant au niveau III ou IV ». Or, et celles et ceux qui comme moi se sont abîmés les yeux à rédiger un (voire deux) mémoires le savent :
la certification professionnelle d’art-thérapeute (RNCP) est de Niveau II. Pour le Master, Niveau I …
Alors en conclusion, je dirais que OUI actuellement notre salaire est encadré. Ce qui va permettre, je l’espère, à de nombreux confrères et consœurs de revaloriser leur salaire…
MAIS, que le coefficient alloué récemment à notre profession, est toujours bien en dessous de nos qualifications.
To be continued donc.
Mathilde Pérignon